Historiquement, les mandalas sont des formes antiques servant de support à la méditation : les cercles symétriques, concentriques, favorisent le lâcher- prise de l’esprit et libèrent votre potentiel intérieur de créativité ainsi que votre capacité d’expression.

Il semble que les premiers mandalas aient été créés au IV° siècle par des moines bouddhistes, et conçus comme un art de la méditation. Les mandalas sont d’ailleurs présents à la naissance de diverses cultures et religions dans le monde, partout où le désir de découvrir une part inexplorée de l’esprit est présent.

Les psychologues — Carl Jung étant l’un des pionniers — ont observé au cours de leurs consultations que les personnes n’ayant pas d’affinités avec le mysticisme oriental, dessinent spontanément des formes ressemblant à des mandalas. On pense que ces dessins déclenchent une tentative de la conscience à reconnaître et à intégrer des données inconscientes. Un mandala, dans cette démarche, reflète l’expression intime de la personne qui le crée — pénétrant dans son subconscient et se connectant à une partie profonde de sa psyché ou de son âme — qu’il n’est pas facile d’exprimer avec des mots.

La fabrication d’un mandala peut être une activité de méditation et de relaxation ou, si nous osons nous aventurer à explorer des aspects plus profonds de notre psyché, devenir un moyen de transformation. Quand nous entreprenons cette activité dans une intention de transformation, nous sommes récompensés par davantage de clarté, de résolution, par une occasion de grandir ou de changer, ou peut-être par une sensation de paix et de compréhension plus vaste. Plus nous nous investissons dans la création, plus puissant et gratifiant sera le résultat.

Le fait d’être concentré sur la mise en couleurs, mais aussi sur la beauté que vous souhaitez exprimer à travers le mandala, est en soi un exercice pratique de Pleine Conscience. C’est une manière simple d’apaiser l’esprit, le corps et l’âme, pendant que votre subconscient développe une meilleure connaissance de soi, libère l’imagination et crée une sensation de bien-être.

Utiliser le mandala comme moyen de transformation exige d’être prêt à s’abandonner aussi bien au processus qu’à nous-mêmes. C’est une gageure que de renoncer à des croyances entretenues depuis longtemps en échange de nouveaux sens et de nouvelles valeurs. Nous devons nous exposer, devenir perméables à l’inconnu lorsque nous nous engageons dans l’exploration de notre inconscient, à la recherche de schémas répétitifs de comportements malsains ou, simplement, afin de découvrir nos vieilles croyances devenues inutiles. Tout ce que nous rencontrons à l’occasion de notre voyage vers le centre nous offre une perspective nouvelle, une façon neuve de voir une situation ancienne, ou un symbole pour nous rappeler que nous nous trouvons toujours dans un processus de transformation.

Bien que la transformation véritable ait lieu dans les profondeurs d’une expérience solitaire, nous ne sommes pas seuls sur le chemin. Nombreux sont ceux qui nous ont laissé des signes, des indications à suivre : certains sont anciens, comme Stonehenge ; d’autres sont modernes, comme les labyrinthes d’intérieur ou de jardins, de plus en plus en vogue, qui permettent au public de parcourir un cercle sacré. Les rituels – mariages, baptêmes et communions chrétiennes, Bar Mitzvah juives, cérémonies tibétaines des mandalas de sable – offrent un contexte pour entreprendre un voyage de transformation. Depuis les débuts de l’histoire, à travers la littérature, les hommes ont accès aux récits de leurs semblables qui ont vécu une transformation spirituelle, et l’art religieux a toujours aidé les croyants. à visualiser le sacré sur terre, où à ÿ aspirer.

Le domaine de la psychologie permet de comprendre davantage l’expérience de transformation, dans une perspective spirituelle aussi bien que psychologique. Avec cette double conscience, l’utilisation du mandala comme moyen de grandir nous est encore plus profitable.

Mes créations uniques sont nées avant tout d’une envie de partager une pratique artistique qui me fait beaucoup de bien. Etant jeune, j’adorais faire des rosaces au compas et je prenais beaucoup de plaisir à plonger avec minutie dans les petits détails. Mais c’est en 2011 que le mandala a pris tout son sens pour moi, au cours d’une longue et douloureuse hospitalisation. Le dessin et plus particulièrement le coloriage m’ont permis d’occuper mes journées, de m’évader de l’environnement hospitalier mais surtout de mettre de la distance avec des douleurs beaucoup trop présentes. Je me laissais guider par les formes et les motifs, les compositions se créaient d’elles-mêmes, et en même temps je me libérais de mes inquiétudes et du stress. Ce lâcher prise m’a permis d’accepter la situation, de me sentir plus léger et de me laisser porter jusqu’à la fin de mon séjour. Tous ces coloriages et ces dessins m’ont véritablement aidé à m’en sortir.

Ce n’est que quelques années plus tard que j’ai décidé de créer mon premier mandala, d’une page blanche. Et là ce fût une autre révélation, un puissant moyen de concentrer toute mon attention en un point et de pacifier mon esprit trop souvent agité. Plus les détails se dessinaient, plus je ressentais en moi la beauté d’être pleinement dans l’instant présent. Depuis je n’ai plus arrêté.

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